Cosider Groupe
Revue de presse
Les entreprises publiques directement menacées
La chute des prix du pétrole va entraîner une baisse vertigineuse des commandes publiques, ce qui va avoir des retombées fort négatives sur les entreprises. Les temps sont donc au marché.
«Il est vrai que certains secteurs ont émergé entre 2000 et 2015, mais il faut dire qu'il doivent leur émergence à la commande publique à hauteur de 70%. Il faut passer du budget au marché. Il faut une alliance stratégique de croissance entre l'Etat et le marché», a relevé Abderrahmane Benkhalfa, le tout nouveau ministre des Finances lors d'une rencontre avec le patronat tenu récemment à Alger. Ce constat est loin d'être le cri d'alarme d'un responsable «effarouché» par sa nouvelle mission mais celui d'un expert qui se refuse à tout populisme. En effet, la situation économique actuelles marquée par la chute des cours du pétrole risque de provoquer une asphyxie des entreprises publiques, notamment celles dont la survie dépend essentiellement de la commande publique et qui représentent, malheureusement, la majorité. C'est le cas du groupe public Cosider dont le P-DG, M.Rakhroukh, vient de prendre conscience du travail à fournir pour mainenir en vie le groupe qu'il dirige. «Cosider doit développer de nouveaux métiers afin de maintenir ses performances et sa santé financière, a-t-il affirmé dans ce sens.
M.Rakhroukh, prenant à la lettre la mise au point fulgurante de M.Benkhelfa mais aussi pour permettre à Cosider, qui emploie 34.000 personnes, de rester en vie considère aussi que «Cosider se doit de se projeter sur l'avenir pour investir d'autres créneaux proches de ses activités traditionnelles» avant d'annoncer que de nouvelles filiales seront créées prochainement. M.Rakhroukh a, entre autres, cité la mise en valeur des terres agricoles, certaines productions agricoles comme la céréaliculture, le concessionnariat dans différents domaines, notamment les immeubles, les services et les parkings au niveau des autoroutes, etc. C'est que, pour lui, cette démarche est «la seule manière de se détacher de la dépendance de l'investissement public». D'un autre coté, le groupe Cosider qui entend prendre «son autonomie» et voler de ses propres ailes, ambitionne de créer son propre institut de formation qui devrait contribuer à développer davantage la ressource humaine et améliorer ses perfor-mances et échapper ainsi aux retombées fâcheuses que pourrait avoir la chute des prix du pétrole sur les entreprises publiques. Il s'est doté également d'un laboratoire pour la recherche et le développement (RD) avec des recherches appliquées orientées notamment vers le domaine des matériaux.
Par ailleurs, le groupe public Cosider a enregistré une nette amélioration de ses résultats financiers en 2014. Sur le plan financier, il a réalisé un chiffre d'affaires de 112 milliards de DA en 2014, en hausse de 30% par rapport à celui de l'année précédente qui s'était établi à 78,4 milliards de DA, selon un bilan présenté par son P-DG, Lakhdar Rakhroukh, lors d'une cérémonie organisée, mercredi dernier, en hommage aux cadres du groupe. La progression appréciable de ce résultat a permis de réaliser un bénéfice net de l'ordre de 17 milliards de DA avec une contribution de quatre milliards de DA aux recettes fiscales nationales.
Mais cette situation de prospérité apparente est en vérité précaire. Dépendant de la commande publique presque à 100%, Cosider est appelée à diversifier ses activités et à se chercher une place dans le marché comme l'a si bien préconisé le ministre des Finances Abderrahmane Benkhalfa. M. Rakhroukh est conscient de l'irréversibilité de ce défi et s'attelle d'ores et déjà à le relever. Et, naturellement, la mission n'est vraiment pas rude. Car, dans les faits, toutes les entreprises, y compris privées, notamment celles qui opèrent dans le bâtiment et les travaux publics, ont émergé grâce à la commande publique, ce qui fait que la concurrence ne va pas être rude. De plus, «l'activité du groupe Cosider avait été recentrée vers son activité de base qui est le Btph. Mais nous pensons à reprendre notre activité agricole. C'est une activité sûre et elle permettra d'atténuer cette dépendance», a précisé M.Rakhroukh. De plus, a-t-il ajouté, il se prépare à se déployer à l'international d'autant plus qu'il dispose d'une «expertise dans certains domaines». «Par exemple, nous sommes les leaders mondiaux et parmi les seules entreprises dans les conduites de 48 pouces de diamètre», a précisé le P-DG de Cosider.
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