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Hamid Khemliche, P-DG de Cosider au Jour d’Algérie
En attendant les résultats définitifs de l’exercice 2023 qui seront communiqués durant le premier trimestre 2024, Hamid Khemliche, P-DG du Groupe Cosider, confirme d’ores et déjà la tendance haussière des indicateurs de performance de son Groupe par rapport à 2022. Dans cette interview accordée au Jour d’Algérie, mettant le développement de la ressource humaine au centre des priorités du Groupe, il revient sur la reprise significative de l’activité enregistrée post Covid-19 et affirme que «Cosider entend mener, à bon port, les grands projets de développement initiés par l’Etat».
Interview réalisée par Lynda Naili
Le Jour d’Algérie : 2023 vient de tirer sa révérence. Comment s’annonce l’évaluation des performances économiques du Groupe Cosider ?
Hamid Khemliche : L’économie nationale, à l’instar de l’économie mondiale, commence à sortir des conséquences difficiles dues à la pandémie de Covid-19. Cette évolution positive, si on doit la considérer ainsi, s’est traduite par une reprise significative de l’activité enregistrée à travers le pays, du fait que pour les entreprises de travaux publics la commande émane dans une large proportion de l’administration publique. Ceci étant, sachant que les résultats définitifs de 2023 ne seront précisés qu’au premier trimestre 2024, après leur validation par les organes sociaux de l’entreprise, je vous confirme la tendance haussière par rapport à l’exercice 2022. En effet, la clôture de l’exercice 2023 sera marquée par une légère hausse. En termes d’activité, le Groupe a enregistré 188 milliards DA contre 182 milliards DA en 2022, soit une progression de 3 % de nos prévisions. Une tendance haussière est aussi prévue pour le chiffre d’affaires dont le taux est nettement supérieur avec la récupération des dus antérieurs. Ajoutons à cela des améliorations respectives de 6 % et de 20 % pour la valeur ajoutée et le résultat opérationnel avant impôt. Pour l’emploi, les effectifs sont passés de 35 400 en 2022 à 36 000 collaborateurs en 2023. L’exercice 2024 sera plus probant, eu regard à l’important plan de charge mobilisé par le Groupe.
Peut-on donc considérer que le Groupe a atteint ses objectifs 2022-2023 ?
La croissance est là. Elle est une réalité. Depuis globalement l’année 2010, la tendance à la hausse se confirme d’année en année, même si dans la plupart des cas elle est tributaire du contexte économique national et donc des programmes de mise en œuvre des politiques publiques de développement. Aussi, conforté par le programme exceptionnel initié par les pouvoirs publics, effectivement, le Groupe a atteint ses objectifs pour 2023. Mieux, nous avons atteint 103 % de nos prévisions. Cette croissance maintient ainsi, le Groupe dans sa position de leader national.
Dans votre vision de la performance globale, comment articulez-vous le volet social ?
Soucieux de la performance et de la qualité de ses prestations, le Groupe accorde une importance capitale à la préparation et à la formation de ses collaborateurs. Il forme chaque année environ 5 000 à 6 000 travailleurs. Les effectifs formés sont chaque année en progression de 10 à 13 %. 5 700 agents ont été formés en 2023 contre
5 000 en 2022. La stratégie que nous adoptons pour relever sans cesse les défis liés à cet environnement concurrentiel, nécessite d’être à l’écoute des nouveautés qui prévalent dans le secteur, à la politique de recrutement à mettre en place et à la formation du capital humain. En effet, le soubassement de la réussite de l’accaparation des nouvelles technologies et techniques reste bien entendu la ressource humaine, sa préparation et sa formation continue. C’est pour cela et, dans cette perspective, que le Groupe, en plus de la création de deux établissements de formation, a passé une convention avec le secteur de la Formation professionnelle qui a abouti à l’ouverture, depuis la rentrée de 2017, de l’Ecole d’excellence des métiers du bâtiment. En relation avec les prévisions de développement arrêtées par les pouvoirs publics, le Groupe Cosider se donne les moyens d’assurer une performance pérenne dans l’ensemble des domaines où l’Etat compte investir. Il évolue dans un contexte concurrentiel et se place en alternative au recours aux moyens étrangers.
Votre Groupe étant désormais à l’international, quelle évaluation en faites-vous ?
Le Groupe Cosider a déjà fait le pas pour une externalisation de ses activités. Actuellement, nous avons un projet de travaux publics à Tunis avec un partenaire tunisien. Nous sommes disposés à rendre effectif un plan de charge conséquent au niveau du continent. Cependant, tout n’est pas du simple ressort de l’entreprise. La règlementation qui régit les secteurs bancaire et fiscal particulièrement doit être adaptée aux opérations d’exportation des services, à l’effet de lever les contraintes et difficultés qui caractérisent les opérations entrant dans ce cadre. Les horizons pour cette ouverture sont prometteurs et l’entreprise sera à même d’adapter son organisation et ses moyens en relation avec ses ambitions.
L’Algérie étant engagée dans la transition énergétique, comment se traduit la contribution de votre Groupe ?
Cosider, en sa qualité d’entreprise citoyenne, a déjà investi l’ensemble des domaines de développement du pays. Riche de l’expérience vécue lors des périodes difficiles qu’a connues notre économie, notamment du fait de la réduction drastique des programmes de développement et par voie de conséquence la restriction de la commande publique, le Groupe s’est engagé dans des créneaux diversifiés à l’effet de pallier la diminution de notre activité originelle. A ce titre, concernant le développement des énergies renouvelables, et dans la perspective d’une transition rapide et efficace à laquelle ont appelé les pouvoirs publics, nous avons mis en place un plan d’action afin de nous adapter et relever les défis que nous impose le marché international. Nous sommes déjà engagés dans la réalisation de deux fermes de production d’énergie photovoltaïque avec un partenaire étranger. Pour le dessalement, l’électricité solaire et l’hydrogène vert, le Groupe Cosider est aussi partie prenante de ce segment d’activité porteur et d’avenir. Ainsi, durant cet exercice, le Groupe Cosider s’est ouvert sur des perspectives nouvelles avec notamment la réalisation d’usines de dessalement de l’eau de mer et de fermes de production de l’énergie photovoltaïque. En outre, notre investissement dans le secteur de l’Agriculture, entrepris il y a quelques années, à conduit à la création d’une nouvelle filiale agricole qui débute avec l’exploitation de 17 000 ha à Khenchela. Elle ambitionne son extension sur de nouvelles exploitations à Touggourt (4 000 ha) et à Adrar (1 000 ha), notamment.
En conclusion, quel est votre état d’esprit face à toutes ces mutations et quelles sont les perspectives à moyen terme de votre Groupe?
Pour 2024, le groupe Cosider, qui s’inscrit dans la dynamique de développement économique du pays, a un horizon prometteur grâce au programme de développement initié par le président de la République. Il sera présent, en force, dans les nombreux et importants projets structurants de développement. Outre de contribuer à la réalisation du programme de logements Aadl 3, la majeure partie du plan de charge du Groupe demeure orientée vers les projets d’envergure, dont le Projet phosphate Intégré (PPI) à Tébessa, du mégaprojet ferroviaire Béchar-Tindouf-Gara Djebilet, le projet de modernisation et de dédoublement de la ligne ferroviaire minière de l’Est, faisant que l’essentiel de l’investissement de l’entreprise sera dirigé vers le rail en vue d’honorer notre engagement. De plus, Cosider est engagé dans la concrétisation du plan stratégique initié par les pouvoirs publics visant à assurer l’alimentation en eau potable à travers la réalisation de stations de dessalement de l’eau de mer. Ce sont là autant de projets qui confortent le Groupe Cosider dans son rôle et sa vocation d’instrument public de réalisation.
L. N.
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