Revue de presse

LAKHDAR REKHROUKH, PDG DE COSIDER À PROPOS DE L’ADAPTATION DE SON ENTREPRISE À LA CRISE : “Nous allons diversifier nos activités”

Dans cet entretien, le premier responsable de cette entreprise, leader dans le secteur du BTPH, évoque les résultats de l’entreprise et son important plan de charges. Il souligne la nécessité pour son groupe de se détacher de la dépendance à l’égard de l’investissement public.

 

Liberté : Quelle a été l’évolution des résultats de Cosider ces dernières années ?
Lakhdar Rekhroukh :
 Le chiffre d’affaires de Cosider évolue en moyenne de 20% par année. En 2014, il s’est élevé à 112 milliards de Da, contre 78 milliards de DA en 2013, soit une croissance de 30%. Les filiales de Cosider Travaux publics, Canalisations et Constructions contribuent à l’essentiel de ce chiffre d’affaires. Nous prévoyons un chiffre d’affaires de 150 milliards de Da en 2015. Cosider a réalisé un résultat net de 23 milliards de Da avant impôt en 2014.
Les effectifs de Cosider ont doublé en quelques années : de 18 000 à 38 000 travailleurs. Cosider reste un gros employeur. Nous avons créé 5 200 emplois en 2014  et pour les quatre premiers mois de 2015, 2 200  sur les 8 000 prévus au cours de l’année en cours. Cosider se positionne à la cinquième ou sixième place en Afrique dans le BTP au regard de son chiffre d’affaires.

Quelle est la consistance de votre plan de charges ?
Notre plan de charges couvre quatre ans d’activités. Il avoisinait les 600 milliards de DA à la clôture de l’exercice 2014, dont 193 milliards de nouveaux marchés. Nous avons 700 kilomètres de voies ferrées en cours de réalisation, notamment le projet de voie ferrée reliant M’sila à Boughzoul, plus de 10 000 logements à construire, les gazoducs GR 5 et GR 6… Nous avons lancé les travaux de la ligne de métro El-Harrach-aéroport d’Alger. Elle compte dans son projet la ligne Aïn Naâdja-Baraki. Nous prévoyons l’acquisition d’un tunnelier pour accélérer la cadence des travaux de ces tronçons.
La baisse des investissements publics en raison de la chute des prix du pétrole affecte-t-elle Cosider ?
Pas pour l’instant. Mais la situation de crise, si elle perdure, entraînerait fatalement l’entreprise vers une déperdition certaine de toutes les qualifications qui ont fait du groupe ce qu’il représente aujourd’hui. Cosider se doit d’être imaginatif pour réunir les moyens appropriés pour la préservation et la consolidation de ces prérequis. Le groupe compte se diversifier, s’orienter en particulier dans la concession notamment de parkings, autoroutes et immeubles de services, la mise en valeur de terres agricoles et la production de cultures intensives ou la céréaliculture. Ces activités seront dévolues à de nouvelles filiales et ainsi la qualification de notre groupe évoluera en conséquence, seule manière de se détacher de la dépendance de l’investissement public.
Concernant les projets gelés en raison de la crise, l’autoroute des Hauts-Plateaux à ma connaissance n’est pas abandonnée. Nous devons réaliser le premier tronçon : Batna-Khenchela sur 220 kilomètres. Les travaux sont lancés.

Quel est le secret de la réussite de Cosider ?
Incontestablement, la qualité de ses ressources humaines, ses investissements dans la formation. En 2014, Cosider a investi près de 16,5 milliards de Da dans le développement de ses ressources  humaines. Elle envisage de créer un institut de formation propre au groupe Cosider. Le groupe s’est doté d’un laboratoire des plus modernes pour la recherche développement notamment dans le domaine des matériaux, sol, fondations spéciales, bitume et bétons de haute performance. En l’occurrence, sa filiale Travaux publics va se doter de moyens encore plus mécanisés et automatisés pour changer radicalement de méthode de creusement des tunnels
(pour la réalisation de lignes de métro). Cosider s’appuie, en outre, sur le partenariat de manière provisoire pour se développer. Une fois le savoir-faire, procédés et techniques acquis grâce au partenariat, elle réalisera par ses propres moyens des infrastructures qui étaient auparavant confiées à des entreprises étrangères.

Libérté K. R.